Country: Burundi
Closing date: 06 Aug 2018
I.HANDICAP INTERNATIONAL AU BURUNDI
Handicap International met en œuvre des projets de développement et humanitaires au Burundi depuis 1992. Handicap International travaille auprès des personnes en situation de handicap et des groupes vulnérables afin de faciliter leur accès aux services de base (accès à l’eau, à l’éducation, à la santé, etc.) et aux services spécifiques (incluant la réadaptation physique et fonctionnelle). HI œuvre également en faveur des droits des personnes handicapées et de leur pleine participation à la vie sociale et économique. S’appuyant sur un bureau de coordination établi à Bujumbura, HI met en œuvre ses actions au travers une équipe de plus de 100 employés et à partir des bases opérationnelles de Bujumbura, Gitega, Muyinga et Makamba.
II.Historique du projet ECZP
Le projet ECZP est né suite à la crise politico-sécuritaire déclenchée au Burundi en 2015. La population de la capitale Bujumbura a été fortement touchée par les évènements violents entre les forces de l’ordre et les opposants du régime au pouvoir. Dans un tel contexte, les enfants n’ont pas été épargnés. Dans les mois qui ont suivi le déclenchement des conflits, il a été dénombré :
21 enfants tués par balle ou à la suite d’une explosion de grenade depuis le début de la crise (source : UNICEF, Burundi Humanitarian Situation Report, 31 Décembre 2016)
Dans 9 des 13 communes de Bujumbura des enfants ont été des témoins directs d’actes de violence, soit 1 enfant sur 5 (source : HCT/UNOCHA, Aperçu des besoins humanitaires 2016, Burundi, Février 2016)
De plus, l’accès à l’éducation a été grandement affecté/perturbé, avec une fermeture des écoles de mai à juillet 2015 dans les zones les plus touchées et un taux d’abandon passant de 7% avant la crise à 20% dans certaines des régions les plus affectées (source : HCT/UNOCHA, Aperçu des besoins humanitaires 2016, Burundi, Février 2016)
Enfin, il a été estimé à 50% les enfants des écoles de Bujumbura Mairie qui ont été exposés à la violence et à l’insécurité, soit environ 162.000 élèves (source : HCT/UNOCHA, Aperçu des besoins humanitaires 2016, Burundi, Février 2016)
Phase 1 : Mai 2016 – Décembre 2016 :
C’est dans ce contexte et afin d’apporter une réponse adaptée aux besoins identifiés dans les écoles auprès des enfants, que Handicap International a mené des activités inclusives d’éducation aux risques liés aux conflits armés, et de promotion de l’Ecole comme Zone de Paix (School as Zone of Peace). De plus, le projet comportait - des activités de renforcement des capacités du personnel enseignant en terme de détection et référencement des enfants souffrant de troubles de stress post-traumatiques (SSPT) dans les écoles.
Ce projet, financé par l’UNICEF, a été mis en œuvre dès le mois de mai 2016 jusqu’en décembre 2016 et ciblait 20 écoles primaires de Bujumbura Mairie dont celles situées dans les quartiers sensibles.
L’instabilité de la situation sociopolitique qui perdure depuis avril 2015 a généré un sentiment d’insécurité et de peur constant auprès de la population et tout particulièrement des enfants et des enseignants. L’étude d’impact de la phase 1 du projet Ecoles Comme Zone de Paix (ECZP) réalisée en décembre 2016 à Bujumbura Mairie par Handicap International soutenue par UNICEF a montré que les enfants quels que soient leur sexe, leur âge ou leur école continuent d’être exposés aux dangers des armes et que leur quotidien continue d’être affecté au niveau personnel, social et émotionnel par la présence de ces objets et par la situation politico sécuritaire.
Phase 2 : Mai 2017 – Mai 2018 :
Face aux besoins persistants, le projet a été renouvelé en mai 2017 jusqu’en mai 2018 avec deux nouveautés majeures :
Extension des activités de formation et sensibilisation à l’Education aux risques liés aux armes légères et petits calibres et restes d’engins explosifs à 15 nouvelles écoles de la capitale et à 15 écoles situées dans les provinces de Rumonge (07) et de Makamba (08) : Une mission exploratoire en décembre 2016 effectuée par HI à Rumonge et Makamba ainsi qu’un atelier des intervenants auprès d’enfants ont mis en avant la nécessité d’une stratégie élargie de renforcement de la protection incluant les enfants déscolarisés et/ou en situation de rue, en créant notamment plus de synergies entre écoles et Espaces Amis de l’Enfant (EAE).
Approfondissement de la notion de risques avec une identification plus large des risques : Tel qu’énoncé plus haut, la première phase du projet en 2016 proposait de dispenser des formations et d’organiser des sensibilisations dans 20 écoles sur les risques liés aux ALPC (Armes Légères de Petit Calibre) et REG (Restes Explosifs de Guerre), en tant que composante de l’approche ECZP. Dans le cadre de la deuxième phase, il a été question d’aller plus loin dans l’analyse des risques présents dans chaque école (sur la protection au sens large) afin de compléter l’approche ECZP et de pouvoir déclarer les écoles appuyées comme effectivement des zones de paix.
Phase 3 : Juin 2018 – Décembre 2018 :
En juin 2018, l’UNICEF a renouvelé son financement jusqu’en décembre 2018 pour assurer la poursuite des activités mises en œuvre dans le cadre de la deuxième phase. Cette troisième phase se veut la continuité des précédentes tout en répondant à de nouvelles problématiques et à des besoins actuels identifiés au cours de la mise en œuvre et de l’évaluation des risques réalisée. Ainsi donc, les activités de sensibilisation à l’Education aux risques se poursuivent dans les 50 écoles et les Comités de gestion des écoles (CGE) continuent d’être accompagnés pour améliorer les conditions d’apprentissage et la sécurité à l’école à travers un plan d’action construit sur base des risques identifiés lors de la phase précédente. En outre, de nouvelles activités ont été pensées selon les besoins nouvellement identifiés. En ce sens, des ateliers de développement professionnel seront proposés à l’ensemble des enseignants dans 3 écoles pilote afin de renforcer leurs capacités à enseigner dans un contexte de crise, à mieux comprendre leur rôle tout en adaptant leurs méthodes d’apprentissage, et ainsi donc participer à l’amélioration de l’environnement protecteur des élèves. Enfin, un volet de prévention des violences sexuelles et basées sur le genre est venu renforcer l’intervention avec la création de Comité de Protection au sein des écoles chargé de l’identification et du référencement des cas. Des activités de formation d’enseignants pairs éducateurs sur la thématique des violences sexuelles et basées sur le genre et les techniques d’animation de séances de sensibilisation en cascade seront aussi mises en œuvre dans le cadre de cette troisième phase.
III.Justification de l’étude
Dans le cadre de la mise en œuvre de trois phases consécutives de projet entre 2016 et 2018 telles que décrites ci-dessus, HI entend mener une revue des bonnes pratiques chargée d’orienter les activités dans une perspective plus long terme mais également d’alimenter le plaidoyer des acteurs humanitaires et de développement.
IV.Objectifs de l’étude
L’objectif général de cette étude est de dresser un état des lieux des bonnes pratiques mises en œuvre depuis le démarrage du projet ECZP et d’en assurer la capitalisation afin d’orienter l’élaboration d’interventions futures.
L’atteinte de cet objectif passera notamment par la réalisation des objectifs spécifiques ci-dessous :
Identifier les secteurs prioritaires d’intervention en s’inscrivant dans une continuité logique des acquis des phases précédentes (historique et analyse de l’évolution du dispositif d’intervention, pertinence des secteurs investis et des relations intersectorielles, identification des bonnes pratiques, définition des profils de postes requis, type de partenariat souhaité, etc.).
Proposer des recommandations afin d’améliorer et renforcer les outils méthodologiques (consolidation des divers outils, analyse des processus de formation, etc.) et d’assurer leur capitalisation (consolidation des outils + analyse).
Fournir des éléments de « nexus » (comment assurer la transition d‘un projet humanitaire vers une approche de développement en considérant l’évolution du contexte du Burundi) par des recommandations à moyen et long termes en s’appuyant sur les documents cadres et guides méthodologiques HI (Education, Protection,…).
Appuyer la définition du contenu et la facilitation d’un atelier de capitalisation sur le projet ECZP.
V.Public cible de la capitalisation
La présente capitalisation s’adressera d’abord à l’équipe ECZP puis à l’ensemble du programme Handicap International Burundi ainsi qu’aux partenaires et parties prenantes du projet ECZP. Les bonnes pratiques capitalisées seront également partagées plus largement au sein du réseau Handicap International et auprès des acteurs humanitaires et de développement au Burundi.
VI.Méthodologie
Le/la consultant(e) mènera son étude selon les documents ressources et guides méthodologiques de capitalisation de Handicap International.
Il/elle étudiera et observera l’approche, la méthodologie et les pratiques mobilisées par Handicap International et ses partenaires, afin d’en extraire les spécificités et d’identifier des secteurs d’intervention prioritaires en suggérant les types d’activités appropriés. La méthodologie détaillée sera proposée par le/la consultant dans son offre technique puis discutée avec les équipes d’Handicap International lors de la phase de préparation.
Néanmoins, les principales activités à mener dans le cadre de cet appui ont été pré-identifiées:
Revue des documents en lien avec le projet et les ressources internes et externes en lien avec la thématique
Entretiens avec l’équipe projet, les équipes présentes sur les sites et la coordination du projet
Rencontre avec les partenaires au projet et les acteurs afin de réaliser une collecte complémentaire d’informations
Analyse de l’évolution du dispositif depuis 2016 (pertinence)
Préparation et restitution des résultats lors d’un atelier national (et donc élaboration d’une guide stratégique pour l’atelier)
L’appui d’un consultant national est également envisagé (soit recruté directement par le/la consultant(e) international(e) soit Handicap International lancera un appel d’offres avec des termes de référence semblables).
VII.Livrables
Au terme de la mission, le/la consulant(e) devra rendre :
Ø Un document de capitalisation dont le format et le contenu sera défini conjointement avec l’équipe projet et la coordination du programme dès le début de la mission ;
Ø Un document de présentation synthétique des résultats dont une version provisoire sera partagée lors de l’atelier national puis finalisée avec les recommandations de l’atelier.
Ces livrables seront attendus dans les trois semaines suivant la fin de la mission.
VIII.Chronogramme
Le/la consultant(e) inclura un chronogramme indicatif dans son offre technique, celui-ci sera ensuite discuté avec le chef de projet. La mission sera menée courant septembre ou octobre 2018 avec au moins 12 jours ouvrés sur le terrain. La mission se déroulera à Bujumbura. Des déplacements à l’intérieur du pays pourront être organisés si pertinents. Des briefings auront lieu en début et fin de mission avec les équipes du programme HI Burundi (des briefings par skype avec des référents techniques du siège pourront également être envisagés).
IX.Profil du Consultant
· études universitaires en sciences sociales, développement international ou secteur pertinent
· au moins 5 années d’expérience pratique dans le secteur humanitaire ou du développement
· expérience de travail en Afrique sub-saharienne
· solide expérience d'évaluation de projets
· références dans le domaine de l’éducation, de la protection et/ou du soutien psychosocial
· fortes compétences d’analyse, de présentation et d’écriture
· français, couramment parlé et écrit
X.Personne ressource
Dans le cadre de sa prestation, le consultant sera amené à collaborer avec les équipes de Handicap International et particulièrement la coordinatrice humanitaire qui sera sa référente.
XI.Formalités administratives
Le contrat proposé sera un contrat de service de droit belge conformément aux procédures HI. L'évaluateur est entièrement responsable de tous les coûts liés à la consultance (visa, assurances, frais annexes), sauf pour le transport entre la base et la zone d’intervention du projet qui sera assuré par des véhicules Handicap International. Le consultant se charge de la réservation de son billet d’avion via l’agence dédiée travaillant avec HI (avec validation du responsable budgétaire HI) ainsi que du dépôt de sa demande de VISA. La preuve d’assurance doit également être fournie à HI avant la signature du contrat sous peine de frais supplémentaires à charge du consultant.
Le paiement sera effectué par virement bancaire et basé sur deux factures émises par l'évaluateur à la répartition suivante:
30% du prix de la prestation de service sera versé après la signature du contrat, à réception d’une première facture au service comptabilité.
Les 70% du prix de la prestation de service seront versé après réception et validation de la prestation globale par le commanditaire selon les critères et indicateurs définis dans les Termes de Référence et sous réserve du paiement éventuel de pénalités de retard.
How to apply:
Pour postuler, les candidats devront fournir :
1. Une lettre de motivation de maximum 5 pages suivant le modèle suivant:
- a. Méthodologie d'évaluation proposée
- b. Calendrier proposé (à régler et valider avec les équipes et les partenaires sur le terrain)
- c. Budget de l'évaluation, en fonction des contraintes suivantes:
Le coût total de cette évaluation ne peut pas dépasser 5,400€ hors taxe. Les taxes afférentes à des prestations effectuées par un prestataire non enregistré en Belgique sont à charge directe d’HI et sont payées directement par HI à l’administration fiscale belge. C’est donc le montant hors taxes de la facture qui sera alors réglé par HI au prestataire. Tout offre financière excédant ce montant ne sera pas considérée. Le montant total de l’offre financière doit comprendre:
Les frais du consultant (pas de perdiem)
Les frais de visa
Logement sur place et transport local
Assurances Santé Internationale et Assurance Rapatriement (preuve à fournir avant la signature du contrat)
· Les coûts de transport internationaux à destination de Bujumbura seront pris en charge par HI. Le consultant devra réserver son billet via l’agence de voyage de l’association, avec validation du responsable budgétaire. Ce montant ne doit pas être inclus dans l’offre financière.
2. Profil professionnel de l'évaluateur / de l'entreprise, détaillant l’expertise et l'expérience dans les domaines couverts par cette évaluation
3. Un échantillon d'une évaluation précédente